Effectuer une traduction de la langue turque à la langue française n’est pas une mince affaire quand on s’attaque aux proverbes ou aux expressions, toutes aussi riches et imagées dans les deux langues mais n’ayant pas forcément d’équivalent exact.
C’est à ce titre un exercice très stimulant et formateur pour un traducteur car il oblige à confronter deux langues et deux cultures.
Le turc est une langue riche en proverbes (2396 recensés). Ils sont fréquemment employés dans le langage courant, ainsi que dans la presse ou la littérature.
Les proverbes turcs portent essentiellement sur la nature humaine, les relations inter personnelles et les rapports de l’homme à la nature. C’est pourquoi l’étude des proverbes turcs offre un moyen unique de découvrir et de mieux cerner la culture turque.
De manière générale, la traduction de proverbes peut s’avérer un exercice très délicat car ils reflètent la plupart du temps une certaine vision du monde, des folklores, des valeurs et des croyances propres à une culture.
Cependant, certains proverbes sont assez aisés à traduire car ils trouvent leurs équivalents exacts en français. En voici quelques exemples en français et en turc :
- Le temps, c’est de l’argent : Vakit nakittir.
- Mieux vaut tard que jamais : Geç olsun güç olmasın.
- Qui sème le vent récolte la tempête : Ne ekersen onu biçersin.
- Il n’y a que la vérité qui blesse : Doğru söz acıdır.
- Il faut battre le fer quand il est chaud : Demir tavında dövmeli.
- Il n’y a pas de fumée sans feu : Ateş olmayan yerden duman çıkmaz.
- Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué : Ayı görmeden bayram etme.
Toutefois, comme nous l’avons dit, la plupart des proverbes turcs n’ont pas d’équivalents en français. Leur traduction, délicate, nécessite donc des ajustements. Pour illustrer cette difficulté de traduction des proverbes, je me propose de sélectionner quelques exemples intéressants. Pour les traduire, voici la démarche que j’adopte :
1) Le proverbe tel quel en langue turque ;
2) Sa traduction pratiquement « mot à mot » en français ;
3) Une explication détaillée du sens véhiculé ;
4) Une traduction plus aboutie en français.
1- « Adamın yere bakanından, suyun sessiz akanından kork ».
2- Crains l’homme qui fixe le sol et l’eau qui coule en silence.
3- Il faut craindre les personnes qui n’expriment pas le fond de leur pensée ou n’expliquent pas ce qu’ils comptent faire, car il est difficile d’anticiper le moment auquel ces types de personnes peuvent devenir dangereuses.
4- Mieux vaut se méfier de celui qui se tait.
1- « Ağaç yaş iken eğilir ».
2- L’arbre se courbe lorsqu’il est jeune.
3- L’être humain est plus facile à éduquer lorsqu’il est jeune. Avec l’âge, il est beaucoup plus difficile d’acquérir de nouveaux savoirs, de nouveaux points de vue et de faire évoluer ses modes de vies. La jeunesse nous donne la souplesse nécessaire pour s’adapter.
4- On apprend (s’adapte) mieux quand on est jeune.
1- « Baş dille tartılır ».
2- C’est avec le langage que l’on soupèse l’intelligence.
3- La pensée s’exprime à travers le langage. Ainsi, c’est au vu des mots utilisés par quelqu’un que l’on peut se faire une idée de son niveau d’intelligence.
4- Le langage est le reflet de notre intelligence.
1- « Kusursuz dost arayan, dostsuz kalır ».
2- Celui qui cherche un ami sans défaut reste sans ami.
3- Il faut savoir accepter les défauts de ses amis car nul n’est parfait. Ainsi, à trop chercher l’ami parfait, on risque de rester seul.
4- Seul est celui qui cherche l’ami idéal.
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